Roubaix, une lumière. Léa Seydoux as Claude. |
Director: Arnaud Desplechin
Country: France
Year: 2019
Duration: 1.59
Languages: French / subtitles in English
Original name: Roubaix, une lumière
Category: Arnaud Desplechin, Gems of New Cinema
Unifrance: "Christmas night in Roubaix. Police chief Daoud roams the city. Burn out cars, violent altercations... In the face of poverty, deception and distress, Daoud knows who is lying and who is telling the truth. Fresh out of the police academy, Louis has recently joined Daoud’s crew. Young, awkward and easily misled, he constantly misunderstands those he encounters. Daoud and Louis are confronted with the murder of an old woman. The old woman’s neighbours – two young women, Claude and Marie – are arrested. They are addicts, alcoholic, lovers… They terrify Louis. But Daoud never judges them. He speaks, he listens to them. With words, rising beyond the horror of their crime Daoud will find a way to give two murderers back their humanity." (Unifrance)
Mia Öhman (MSFF): "17 years ago in Roubaix, a run-down former industrial town located in Northern France near the Belgian border, a murder was committed. Léa Mysius and Arnaud Desplechin took a novel written about the murder and turned it into Roubaix, une lumière (2019). Director Desplechin was born in Roubaix and has set several of his films in the town."
"Also grown up in Roubaix is the fictional detective Daoud (Roschdy Zem) whose roots are in Algeria. His character has been likened to a modern Maigret as well as Porfiry Petrovich of Dostoevsky’s Crime and Punishment. Daoud is a calm observer who trusts the justice system, understands his fellow humans, and is infallibly able to assess who is guilty or innocent. He roams the city paired with Louis (Antoine Reinarzt)."
"Two young women, Claude (Léa Seydoux) and her girlfriend Marie (Sara Forestier), are being interrogated as witnesses to a fire next door, but they are actually guilty of murder. Daoud seeks a motive for the deed and his investigations can feel either tormenting or enjoyable. Desplechin aims to depict police work as realistically as possible, so some of the film’s material is taken from a 2008 television documentary of Roubaix’s police station and all crimes covered in the film are based on reality." (MÖ)
AA: In this deeply moving film Arnaud Desplechin returns to his hometown Roubaix, now fallen to hard times after the downfall of its formerly prosperous industries. Its crime rates are breaking records.
Roubaix, une lumière is un film policier, and the police headquarters is the key location. We follow four investigations, including a case of a burned man, a case of arson, and a case of a runaway girl.
The toughest case is that of a murdered old woman. Two young women, witnesses to the arson case, gradually become main suspects.
Roubaix, une lumière does not belong to the thriller genre nor to the action genre of police films. It belongs to a realistic and humanistic trend in which the work of the police illuminates the social condition like in the Swedish tradition of Sjöwall & Wahlöö, nowadays prominently carried by television series such as The Wire.
Roubaix, une lumière is a film about a community suffering from crime and a police force carried by un esprit de corps. The team has a committed leader, inspector Daoud (Roschy Zem), who belongs to a venerable rank of fictional investigators, inviting comparison with inspector Lohmann (in Fritz Lang's M), inspector Maigret, and in Finland, inspector Palmu. All share a strong talent in intuition. All also share a special sense of milieu and atmosphere.
Arnaud Desplechin says that in the heart of the film is the mystery of inhumanity, and in this he shares an affinity with Dostoevsky.
Except for the four brilliant professional actors all members of the cast are non-professionals, essentially appearing as themselves. This audacious solution works perfectly.
My favourite sequence of the film is the reconstruction of the murder. We never see violent action, but Daoud invites the two young women to the old woman's house, and they enact their deed in graphic detail. Ultimately, this is a story of redemption, like in the classics of Hitchcock and Dostoevsky.
OH MERCY!
Ohjaaja: Arnaud Desplechin
Maa: Ranska
Vuosi: 2019
Kesto: 1.59
Kielet: ranska / tekstitys englanniksi
Alkup. nimi: Roubaix, une lumière
Kategoria: Arnaud Desplechin, Uuden elokuvan helmet
Mia Öhman (MSFF): Ränsistyvä entinen teollisuuskaupunki Roubaix sijaitsee Pohjois-Ranskassa lähellä Belgian rajaa. 17 vuotta sitten siellä tapahtui murha, josta tehtyyn romaaniin Léa Mysiusin ja Arnaud Desplechinin kirjoittama Roubaix, une lumière (2019) perustuu. Ohjaaja Desplechin on itse kotoisin Roubaix’sta ja sijoittanut sinne monta aikaisempaakin elokuvaansa.
Kaupungissa on kasvanut myös elokuvan fiktiivinen algerialaistaustainen komisario Daoud (Roschdy Zem), nykyajan Maigret. Hahmoa on verrattu myös Dostojevskin Rikoksen ja rangaistuksen Porfiri Petrovitšiin. Daoud on rauhallinen oikeusjärjestelmään luottava havainnoitsija, joka kykenee ymmärtämään kanssaihmisiään ja osaa salamannopeasti ja erehtymättömästi arvioida kuka on syyllinen, kuka viaton. Hänen parinaan kaupungin menoa ihmettelee Louis (Antoine Reinarzt).
Kaksi nuorta naista, Claude (Léa Seydoux) ja hänen tyttöystävänsä Marie (Sara Forestier) on kuulusteltavana naapurissa tapahtuneen tulipalon todistajina, mutta he ovatkin syyllistyneet murhaan. Daoud hakee teolle motiivia, ja selvittelyn voi kokea joko piinaavana tai nautittavana. Desplechinin realistiseen pyrkivä poliisien työn tarkka kuvaus on käyttänyt materiaalina myös vuonna 2008 esitettyä tv-dokumenttia Roubaix’n poliisiasemasta, ja kaikki elokuvassa käsitellyt rikokset ovat peräisin tosielämästä. (MÖ) (MSFF)
ROUBAIX, UNE LUMIERE PRESS KIT
SYNOPSIS
Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud sillonne la ville qui l’a vu grandir. Voitures brûlées, altercations... Au commissariat, vient d’arriver Louis Coterelle, fraîchement diplômé. Daoud et Louis vont faire face au meurtre d’une vieille dame. Deux jeunes femmes sont interrogées, Claude et Marie. Démunies, alcooliques, amoureuses.
ARNAUD DESPLECHIN: NOTE D’INTENTION
« Enfant-cinéphile, dès la cour de récréation, je refusais la société. Mais je crois qu’avec le cinéma, j’ai su accepter le monde ». Je retranscris bien imparfaitement la voix de Daney, entendue à la radio. Et longtemps, cette phrase fut mon vade-mecum.
Tous mes films ou presque, furent romanesques. Trop ! C’est ce « trop » que j’ai désiré.
Aujourd’hui, j’ai souhaité un film qui colle au réel, de toute part. Qui reprenne un matériel brut. Et qui – par l’art de l’acteur – puisse s’enflammer.
Comme le prologue du scénario l’indique : j’ai voulu ici ne rien offrir à l’imagination, ne rien inventer, mais retravailler des images vues à la télévision il y a 10 ans, et qui n’ont cessé de me hanter depuis.
Pourquoi n’ai-je jamais pu oublier ces images ? C’est que d’habitude, je ne sais m’identifier qu’aux victimes. Je n’aime pas beaucoup les bourreaux. Et pour la première et unique fois de ma vie, chez deux criminelles, je découvrais deux sœurs.
J’ai voulu considérer ces mots bruts des victimes et des coupables comme la poésie la plus pure qui soit. Je l’ai regardée comme un matériel sacré, soit : un texte que nous n’en finissons pas d’interpréter.
Spectateur, je n’en finis pas d’avoir le vertige devant la culpabilité, et l’enfance de ces deux meurtrières.
Retranscrivant et agençant ce matériel, je songeais chaque jour à Crime et Châtiment. Les tourments de Raskolnikov, ce sont les mêmes que ceux de ces déshéritées.
Oui, Pitié, plus qu’on ne peut dire est au cœur de l’amour.
Réalisateur, je cherche maintenant comment filmer et diriger – comment les acteurs interprèteront de tels rôles. Je crois que la position de la caméra et le jeu de l’acteur peuvent donner à voir les pires tourments des âmes.
C’est la puissance d’incarnation propre au cinéma.
Je crois que la fiction gagne à être un miroir possible du réel.
Ce qui m’a sans doute tant frappé lorsque je découvrais ces images à l’origine de mon film, ce sont ces visages de femmes. Coupables et victimes. La vieille Lucette, la jeune femme violée, l’amie qui l’accompagne, la jeune fugueuse, et enfin les deux meurtrières qui me conduisent dans une spirale de terreur...
Ainsi, à travers la vie de ce commissariat roubaisien, c’était un portrait forcément lacunaire de la condition féminine aujourd’hui.
Un seul film fut mon guide cinématographique : Le Faux Coupable d’Hitchcock. Un fait divers rendu à sa brutalité, sa nudité, son énigme. L‘énigme du vrai.
L’on sait comment Hitchcock poussa l’obsession réaliste jusqu’à filmer dans les lieux même du fait divers, utilisant les témoins dans leurs propres rôles.
Ici, je n’ose emprunter le chemin du maître. Mon chemin est le suivant : je pense le jour venu savoir diriger ces mots, filmer des acteurs qui se les approprient et nous les rendent. Oui, rendre hommage à la trivialité de ces mots ou à leur mystère. Soit, par le génie propre au cinéma, faire poudroyer la grandeur de la fiction dans un terrain dévasté, des vies fracassées.
C’est un projet humble. Et son ambition me submerge. C’est cette ambition que je veux embrasser.
Au cœur du film, se trouve la question de l’inhumain. Qu’est ce qui est humain, qu’est- ce qui ne l’est plus ?
À travers le regard du commissaire Daoud, tout s’avère profondément humain. La souffrance comme le crime. Pour Daoud, le travail de la loi est de faire rentrer dans l’humain ce qui d’abord nous a plongé dans l’effroi.... Daoud demande à Claude si son enfant est en foyer. Oui, répond-elle. C’est bien, conclut Daoud. Parce qu’il croit en la loi, au progrès, au pardon. Peut-être le foyer sauvera-t-il cet enfant. C’est ce pari fou de la loi qu’embrasse Daoud.... Le crime n’est pas montré. Mais les deux meurtrières vont rejouer la scène, autour d’une absence. À Daoud, elles offrent leur témoignage, et reviennent ainsi parmi l’humanité. À la suite de Daoud, je veux offrir un visage à ces deux femmes, me reconnaître en elles, sans les juger. Pour cela, il y a des juges et je n’en suis pas... C’est le plongeon vertigineux auquel je me suis attelé tout au long de cette écriture.
La part que j’ai réservée à la fiction fut le portrait des flics. Il me fallait les détailler un peu.
Deux flics s’opposent et sympathisent. Louis, jeune catholique maladroit, à qui la grâce a manqué. Il ne cesse de se tromper. Et Daoud, sans famille ni religion, qui sait en un regard reconnaître le mensonge de la vérité.
Parce qu’à Daoud, rien n’est étranger.Étranger dans sa propre ville, honni par sa famille, Daoud sait s’identifier à tous ceux qu’il croise. Il partage leur humanité. Comment pourrait-il ne pas les comprendre ?
S’il m’a fallu ici utiliser la fiction, je n’ai pas voulu pour autant la lester de roman. Il m’a semblé que le romanesque est aujourd’hui partout à la télévision.
Ces policiers, je les ai voulus plus iconiques que romanesques.
Il m’a semblé que ce statut d’icônes, leur silence, portaient plus de vérités que les digressions.
Qu’est-ce qui fait tenir Bourvil dans Le Cercle Rouge ? Une phrase de son supérieur : tous les hommes sont coupables. Qu’est-ce qui fait tenir François Périer dans Le Samouraï ? La pure présence de l’acteur, et l’attention aux gestes.
C’est à ce laconisme et à cette attention que j’ai voulu me dédier.
Daoud est un œil, et une oreille. Il voit le monde, et l’accepte. Comme me l’enseignait Serge Daney.
Arnaud Desplechin
LISTE ARTISTIQUE
Daoud / Roschdy ZEM
Claude / Léa SEYDOUX
Marie / Sara FORESTIER
Louis / Antoine REINARTZ
Les policiers
Judith / Chloé SIMONEAU
De Kayser / Betty CARTOUX
Aubin / Jérémy BRUNET
Benoît / Stéphane DUQUENOY
Enquête homme brûlé
Dos Santos / Philippe DUQUESNE
Enquête incendie
Kovalki / Anthony SALAMONE
Farid / Ilyes BENSALEM
Enquête fugueuse
M. Hami (le père) / Abdellatif SEDEGUI
Mme Duhamel (la mère) / Sylvie MOREAUX
Fatia Belkacem (la copine) / Diya CHALAOUI
Alaouane (l’oncle) / Bouzid BOUHDIDA
Soufia Duhamel-Hami / Maïssa TALEB
LISTE TECHNIQUE
Réalisation: Arnaud DESPLECHIN
Scénario & dialogues: Arnaud DESPLECHIN, Léa MYSIUS
Adapté de: Roubaix, commissariat central de Mosco BOUCAULT
Image: Irina LUBTCHANSKY
Montage: Laurence BRIAUD
Musique originale: Grégoire HETZEL
Direction artistique et décors: Toma BAQUENI
Costumes: Nathalie RAOUL
Casting: Alexandre NAZARIAN, Clément MORELLE
Son: Nicolas CANTIN, Sylvain MALBRANT, Stéphane THIÉBAUT
Assistante à la mise en scène: Marion DEHAENE
Une coproduction: WHY NOT PRODUCTIONS / ARTE FRANCE CINÉMA
Avec la participation de: CANAL +, CINÉ +, ARTE FRANCE, MICHEL MERKT
Avec la participation du: CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE
et de: PICTANOVO
avec le soutien de la: RÉGION HAUTS-DE-FRANCE
Ventes internationales: WILD BUNCH
Distribution France: LE PACTE
© 2019 Why Not Productions - Arte France Cinéma / Photos : Shanna Besson
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