Monday, July 06, 2020

Faisons un rêve... / Let's Make a Dream (2019 Éclair / Gaumont restoration)


Sacha Guitry: Faisons un rêve (1936) with Jacqueline Delubac (She).

Sacha Guitry: Faisons un rêve (1936) with Raimu (Husband) and Jacqueline Delubac (She).

Sacha Guitry: Faisons un rêve (1936) with Sacha Guitry (He: the Lawyer) and Jacqueline Delubac (She).

Faisons un rêve / Let's Dream [the title on the screen]
Faisons un rêve... Comédie à trois personnages de Sacha Guitry, portée à l'écran par l'auteur et interprétée par ses deux créateurs: Sacha Guitry dans le rôle de l'Amant – Raimu dans le rôle du Mari – et par Jacqueline Delubac dans le rôle de la Femme.
    FR 1936. PC: Cinéas. P: Serge Sandberg.
    D+SC: Sacha Guitry – d'après sa pièce (1916). Cin: Georges Benoît – noir et blanc – 35 mm – son mono – 1,37:1. Ribault impréssionna la pellicule. Décors : Robert Gys a fait les décors, Jean Schmit les meubi. Musique : Orchestre tzigane de Jacques Zarou. Son : Joseph de Bretagne - Western Electric. La Société Films Sonores Tobis vous présente : Une production Cinéas. Montage : Myriam [Boursoutsky].
    CAST (from Wikipédia):
    Sacha Guitry : Lui (l'avocat)
    Jacqueline Delubac : Elle
    Raimu : le Mari
    Andrée Guise (une servante), Robert Seller (un maître d'hôtel), Louis Kerly (le valet de chambre).
    Et, apparaissant au prologue : Arletty, Pierre Bertin, Victor Boucher, Claude Dauphin, Rosine Deréan, Yvette Guilbert, André Lefaur, Marcel Lévesque, Marguerite Moreno, Michel Simon, Gabriel Signoret, Jean Coquelin, Louis Baron Fils.
    Langue originale : français
    Genre : Comédie de mœurs
    81 min
    Date de sortie : France : 31 décembre 1936
    Not released in Finland.
    A Gaumont / Éclair digital restoration (2019).
    Corona lockdown viewings.
    Viewed from the MUBI platform, 76 minutes with English subtitles (n.c.), at a forest retreat in Punkaharju on a tv screen, 6 July 2020.

Synopsis (Wikipédia): "Un avocat séduit une femme mariée et passe la nuit avec elle. Le lendemain matin, le mari arrive au bureau de l'avocat affolant l'épouse infidèle, cachée dans la salle de bain, mais sans raison : lui aussi a découché et sollicite un alibi."

AA: Sacha Guitry, a king of the boulevard theatre and a sacred monster of the French stage, returned to the cinema big time in the mid-1930s, releasing four films in the year 1936 only. In Faisons un rêve he revived a success comedy of his from 20 years ago and cast his new wife Jacqueline Delubac (1907–1997) as la Femme. She brings a fresh wind to the potentially stale setting, Sacha Guitry and Raimu having played the male leads already in the premiere.

The enigma of Sacha Guitry's filmed theatre has puzzled film critics since the beginning, as has the parallel phenomenon of Marcel Pagnol. André Bazin praised the achievement of transforming the space of the theatre into the space of the cinema without strained attempts to ventilate the play by adding exterior scenes. The New Wave cinéastes discovered in Guitry a soulmate of personal cinema: Guitry was a true independent, the unquestionable author of his films.

Guitry stretches the limits of the cinema by letting his film be driven by an avalanche of speech. Already in the prologue the speech feels interminable, punchlines intercut so rapidly that they barely register.

That is just the hors-d'œuvre. We cut to an exchange between Woman and Husband. It unfolds on a particular wavelength where everything is understood and nothing is explicit. Everything is based on a mutual agreement in which the basic tenet is "never doubt" – as long as the circumstances remain plausible.

The third stage begins when Husband exits to his "South American business meeting". Sacha Guitry emerges from the bathroom in virtuoso bigmouth mode, as la grande gueule, and for long passages the film becomes a rapid-fire monologue. Today I was listening to Igor Levit trying to break speed records in Beethoven's piano sonatas. Guitry offers a similar experience, not only in speed but also in clarity.

Filmed theatre, yes. Dialogue-driven, yes. Monologue-driven, yes. But also cinematic in the confidence in the human presence and the undaunted reliance in the long take.

Such characters and situations were stereotyped already in the 19th century, if not earlier, and in the Guitry family they had been performed hundreds or thousands of times. At this stage the boulevard play had reached the level of the meta-theatre, the super-theatre. For Sacha Guitry's jaded character of The Lover it is no longer a matter of desire or passion. Such concerns seem beside the point, excuses for his conceited performances of monologue marathons.

In this kind of boulevard theatre, the arranged marriage is the default setting, and the lover and the cocu are basic categories of existence. Nobody is being hurt, but appearances need to be kept.

It was not meant to be that way, but Femme and Lover wake up in the morning still together in bed. Lover proposes to Femme. "But we don't know each other", she replies. "Then let's dream." "I don't want to be your mistress". "Then be my wife."

They find an ingenious solution to stay together for two nights more. Everything takes place on the surface. It would be in poor taste to think about love or family life with children. Even happiness is absent. The basic male facial expression is sour, but Jacqueline Delubac brings to the scene the joy of youthful charm and energy.

Sacha Guitry's character is a lawyer, and his figure can be seen to belong to a distinguished lineage of satire, parodying the kind of lawyer that already Socrates confronted: the kind for whom truth and justice are irrelevant.

In Guitry's distillation of the boulevard theatre he comes close to a reductio ad absurdum. His empty figures go through the motions of the conventional plot like shadow beings. There is an affinity with Pirandello or even pop art. We may also be on our way towards the theatre of the absurd.

There are two recent HD transfers of Faisons un rêve: the one by Arrow Film (2018) and the one conducted by Éclair and released by Gaumont (2019), scanned at 4K from the original negative and restored at 2K, on display at MUBI. The image looks brilliant, and the sound is a joy to the ear.

BEYOND THE JUMP BREAK: STEPHANE BEAUCHET ON THE 2019 RESTORATION (GAUMONT DÉCOUVERTE BLU-RAY):

BEYOND THE JUMP BREAK: STEPHANE BEAUCHET ON THE 2019 RESTORATION (GAUMONT DÉCOUVERTE BLU-RAY):

Stéphane Beauchet: "Faisons un rêve intègre la collection Gaumont Découverte Blu-ray grâce à la belle restauration effectuée par les laboratoires Eclair en 2019. Le film a été scanné en 4K puis restauré en 2K à partir du négatif original. Le résultat est très satisfaisant, n'oublions pas que le film est sorti en 1936 (!), et montre surtout que le travail du laboratoire ne fut pas des plus simples. Le film a sans doute été scanné par immersion afin de gommer les innombrables "rayures peigne" qui avaient endommagé la pellicule, et dont on devine parfois encore la présence. Il a également fallu stabiliser le cadre et opérer un nettoyage des images parfois complexe : le résultat est immaculé mais occasionne régulièrement une petite perte de détail dans les textures et le grain (détail relativement peu visible aux yeux non aguerris). La définition est globalement bonne, avec toutefois une petite frustration concernant le piqué qui peut manquer de poigne dans certains moments un peu doux, en partie à cause d'une mise au point fragile au moment de la prise de vues, ou des "flous optiques" en bords d'image créés par les lentilles des objectifs. Les contrastes sont très équilibrés, les noirs sont détaillés, et l'on ne relève aucun souci d'encodage dans les différentes gammes de gris de ce beau noir & blanc. La texture argentique originale a été conservée, avec un grain abondant et non retouché. Une présentation (logiquement) bien meilleure que celle du DVD paru en 2008."

"Signalons enfin que Faisons un rêve était déjà sorti en Blu-ray en 2018, en Angleterre, chez Arrow. Au petit jeu des comparatifs, on peut constater que les scan HD sont différents, l'édition Arrow présentant un nette différence de cadrage (le format est en 1.33), un grain moins fin et une restauration incomplète, la copie souffrant notamment d'un grand nombres de traces d'usure (rayures)."

"La bande-son a été restaurée par L. E. Diapason, avec une efficacité qui n'est plus à prouver. Malgré quelques saturations d'origine (la musique du groupe tzigane ou certaines voix), le rendu est clair, aussi détaillé que possible (nous ne sommes pas là face à un mixage très complexe). Le film retrouve une certaine ampleur sonore, plus rien à voir avec l'ancien DVD (la comparaison avec les extraits inclus dans le supplément de Francis Veber sont éloquents). Le son a également été nettoyé de fond en comble, allant même jusqu'à supprimer les bruits de caméra interceptés par le micro à l'époque..."

La réthorique du boulevard (33 min - 1080i)

"Raphaëlle Moine, professeur en études cinématographiques et audiovisuelles, et Jean-Noël Grando, écrivain et historien du cinéma, analysent Faisons un rêve, adaptation d'une ancienne pièce de Guitry qui réduit à sa plus simple expression les ingrédients et les codes du vaudeville. Ils évoquent les modifications apportées pour le film, comme l'ajout du prologue "hommage aux acteurs", et commentent le long monologue central, "morceau de bravoure assez extraordinaire" et "un témoignage de ce pouvait être Guitry sur scène". Ils reviennent sur la mise en scène, la "créativité dans la matière cinématographique", la caméra "qui fait corps" avec le texte et les acteurs, loin du simple théâtre filmé, et soulignent notamment l'utilisation du téléphone, accessoire caractéristique chez Guitry, qui "ouvre l'espace du huis clos". On aborde logiquement la prestation "particulièrement réussie" de Raimu face au "monstre" Guitry, en revenant également sur le rôle important (mais très sous-estimé) de Jacqueline Delubac dans l'univers du Maître, puisqu'elle lui apporte fraîcheur et modernité à cette époque, le poussant même à tenter le cinéma et passer derrière la caméra. On analyse enfin la relation particulière que Guitry entretient avec ses acteurs, une certaine fidélité qui est moins systématique et plus précaire pour les femmes, surtout si elles ont été ses épouses..."

Entretien avec Francis Veber (8 min - SD)

"Interrogé par Philippe Durant, le réalisateur/scénariste parle de Faisons un rêve, devant lequel il ne s'ennuie "pas une seconde", et qui explique son admiration pour Sacha Guitry, "un personnage complètement paradoxal" et "complètement génial". Il loue sa "prodigieuse" qualité d'interprétation, notamment pendant sa longue scène d'attente ("hallucinant de talent"), son phrasé de "berceur" et surtout sa facilité d'écriture, pour un résultat tout sauf facile. Un moment intéressant, comme lorsqu'il analyse ce travail du point de vue scénaristique, mais malheureusement trop bref..."

Taille du Disque : 37 217 870 210 bytes
Taille du Film : 25 812 682 752 bytes
Durée : 1:19:45.750
Total Bitrate: 43,15 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 38,93 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 38935 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 846 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -1dB)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1162 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 43,255 kbps
Par Stéphane Beauchet - le 1 novembre 2019

MUBI 2020

Synopsis

A lawyer seduces a married woman and spends the night with her. The next morning, the husband arrives in the lawyer’s office, but he comes for another reason: he has also spent the night with a lover, and needs an alibi.

Our take

We start our spotlight on the outrageous French director-playwright-actor with this sparkling, poetic, and oh-so loquacious 30s chamber comedy. Propelled by Guitry’s rapid-fire dialogue and impeccable comic timing, Faisons un rêve wittily riffs on the romance of adultery—how very French indeed!

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