Mohammad Reza Aslani: / آتش سبز / Atash-esabz / La Flamme verte (IR 2008). Maidservant (Pegah Ahangarani) and Nardaneh (Mahtab Keramati). |
آتش سبز
Premiere in France: 27 March 2024 - released by Carlotta Films - traduction: Gita Aslani Shahrestani.
Viewed at Reflet Médicis, Salle 1, Paris, 5 April 2024
IMDb synopsis: " Based on an ancient story Sang-e Sabor it's the story of a girl Nardaneh who one day hears a voice telling her that soon she will marry with a dead man. One day she enters a castle and in one of it's room finds a dead body with a book beside it. She begins to read the book and follows the instructions step by step. "
Dulac Cinémas - Reflet Médicis - La Flamme verte - Un film de Mohammad Reza Aslani - Fantastique - Tous publics - " Nardaneh est destinée à être mariée avec un homme mort. Un jour, elle se perd dans un désert et se retrouve enfermée à l'intérieur d'une forteresse dépourvue de porte. Elle parvient à pénétrer dans une chambre où repose le corps inerte d'un homme, son futur époux, qui ressuscitera si quelqu'un lit le livre posé à son chevet, pendant sept nuits et sept jours. Nardaneh entreprend la lecture, ce qui l'entraîne à travers l'histoire de l'Iran, depuis l'Empire arsacide jusqu'à l'époque moderne, en explorant la mythologie iranienne et le mysticisme persan. Le septième jour ne se déroule pas comme prévu : l'arrivée d'une servante provoque des conflits et modifie ainsi le cours du destin de Nardaneh… "
AA: Chess of the Wind (Shatranj-e baad, IR 1976), a film maudit by Mohammed Reza Aslani, was a revelation at Il Cinema Ritrovato in Bologna in 2020, its digital restoration introduced by the director's daughter Gita Aslani Shahrestani. I was impressed by the imagist address, the visionary inspiration and the access to ancient mythology. Mohammed Reza Aslani turned out to belong to the rare ones who create film poetry in the wavelength of Paradjanov (Nran guyne).
Atash-esabz / La Flamme verte was made 32 years later, the poetic inspiration undiminished. Seeing it for the first time, I approach it as a stranger, and I will need to revisit the film and read the underlying classical poetry to understand it better.
It is a fascinating tale of young Nardaneh (Mahtab Keramat) who is arranged to marry a dead man in a fortress without a gate. She has to read seven tales from Ferdowsi's Shahnameh, a collection of Iranian mythology, to revive him. But tables are turned when a maidservant (Pegah Ahangarani) starts to dominate.
It is a mystery play, a dream play, a fairy tale, transcending boundaries of time and space like Virginia Woolf's Orlando and Christopher Nolan's Interstellar.
Like Chess of the Wind, La Flamme verte is image-driven. The trial. The dossier. The sculpture wall. The wife alive in the mirror. The ubiquitous wind, invisible but everywhere, like the holy spirit, or the unholy one. The castle, formidable like in Kafka. The calligraphy. The apple worm as porte-bonheur, the apple as access to Paradise. The prophet's teacher being stoned. The song, the poem, the light, the fire, the wind. Old books as visual elements like in Paradjanov. The tableau style. The blinding. The bath. The car about to fall apart like in Keystone comedies. The strange light. The wild horses. The maid with the veil. The photographer. The delicacies in the kitchen. The magic mirror. The treasure. The mirrors that stop to give fair reflections. The twisted mirror sequence turning into psychedelia.
The score by Mohammad Reza Darvishi and the soundtrack are fascinating, like in The Chess of the Wind.
After seeing the movie I realize that I need to learn more about the Arsacid Empire and its roots common to Iran and Armenia (an explanation to the Paradjanov-Aslani affinity). I need to read Rumi, whose poetry was translated from Persian to Finnish by Jaakko Hämeen-Anttila (1963-2023). And I must read Shahnameh, also translated by Hämeen-Anttila (in 2016).
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CARLOTTA FILMS
Au cinéma le 27 mars 2024 - Inédit en France
La Flamme verte
Atash-e sabz
Un film de Mohammad Reza Aslani
UN FILM POÉTIQUE ET VISUELLEMENT ÉPOUSTOUFLANT PAR LE RÉALISATEUR DE L’ÉCHIQUIER DU VENT
Nardaneh est destinée à être mariée avec un homme mort. Un jour, elle se perd dans un désert et se retrouve enfermée à l’intérieur d’une forteresse dépourvue de porte. Elle parvient à pénétrer dans une chambre où repose le corps inerte d’un homme, son futur époux, qui ressuscitera si quelqu’un lit le livre posé à son chevet, pendant sept nuits et sept jours. Nardaneh entreprend la lecture, ce qui l’entraîne à travers l’histoire de l’Iran, depuis l’Empire arsacide jusqu’à l’époque moderne, en explorant la mythologie iranienne et le mysticisme persan. Le septième jour ne se déroule pas comme prévu : l’arrivée d’une servante provoque des conflits et modifie ainsi le cours du destin de Nardaneh…
Drame historique, Fantastique - Iran - 2008 - 108 min - Couleurs - 1.85:1 - VOSTF - DCP - Visa n° 161623
À Propos
Véritable élément du patrimoine cinématographique iranien pourtant méconnu en Occident, La Flamme verte repose sur une structure complexe et passionnante, puisant son inspiration dans la fable iranienne du Sangu-e Sabour (« La Pierre de patience ») et dans plusieurs passages du recueil poétique de Ferdowsi, oeuvre majeure de la mythologie iranienne, ainsi que dans la philosophie illuminative de Sohrevardi et les profondes réflexions mystiques des poèmes de Roumi. Le cinéaste Mohammad Reza Aslani déploie une esthétique visuelle flamboyante qui fusionne habilement la miniature persane, notamment celle de l’école Qajar, avec les chefs-d’œuvre de la peinture occidentale, comme ceux de Georges de La Tour, Vermeer et Rembrandt. À travers sa narration labyrinthique, La Flamme verte tisse une atmosphère onirique où le temps cesse d’être linéaire et où les personnages voyagent à travers les différentes époques de l’histoire de l’Iran. Inédit en France, La Flamme verte est une splendide méditation sur la quête de l’Absolu.
Crédits
Un film de Mohammad Reza ASLANI
avec Mehdi AHMADI, Mahtab KERAMATI, Ezzatollah ENTEZAMI, Pegah AHANGARANI, Ahou KHERADMAND, Farrokh NEMATI
montage Amin ASLANI
directeur de la photographie Morteza POURSAMADI
musique Mohammad Reza DARVISHI
costumes Jila MEHRJUI et Sholeh NAVABTEHRANI
produit par Ghasem GHOLIPOUR
un film écrit et réalisé par Mohammad Reza ASLANI
PRESS KIT
LA FLAMME VERTE
UN FILM DE MOHAMMAD REZA ASLANI
UN FILM POÉTIQUE ET VISUELLEMENT ÉPOUSTOUFLANT PAR LE RÉALISATEUR DE L’ÉCHIQUIER DU VENT
« Nous ne vivons pas dans l’Histoire, c’est l’Histoire qui vit en nous. »
Mohammad Reza Aslani
« Nous pouvons considérer Aslani comme une nouvelle voix dans le cinéma, nous appelant depuis le passé. »
Martin Scorsese
APRÈS L’ÉCHIQUIER DU VENT, DÉCOUVREZ LE NOUVEAU FILM INÉDIT DE MOHAMMAD REZA ASLANI
Nardaneh est destinée à être mariée avec un homme mort. Un jour, elle se perd dans un désert et se retrouve enfermée à l’intérieur d’une forteresse dépourvue de porte. Elle parvient à pénétrer dans une chambre où repose le corps inerte d’un homme, son futur époux, qui ressuscitera si quelqu’un lit le livre posé à son chevet, pendant sept nuits et sept jours. Nardaneh entreprend la lecture, ce qui l’entraîne à travers l’histoire de l’Iran, depuis l’Empire arsacide jusqu’à l’époque moderne, en explorant la mythologie iranienne et le mysticisme persan. Le septième jour ne se déroule pas comme prévu : l’arrivée d’une servante provoque des conflits et modifie ainsi le cours du destin de Nardaneh...
Véritable élément du patrimoine cinématographique iranien pourtant méconnu en Occident, La Flamme verte repose sur une structure complexe et passionnante, puisant son inspiration dans la fable iranienne du Sangu-e Sabour (« La Pierre de patience ») et dans plusieurs passages du recueil poétique de Ferdowsi, œuvre majeure de la mythologie iranienne, ainsi que dans la philosophie illuminative de Sohrevardi et les profondes réflexions mystiques des poèmes de Roumi. Le cinéaste Mohammad Reza Aslani déploie une esthétique visuelle flamboyante qui fusionne habilement la miniature persane, notamment celle de l’école Qajar, avec les chefs-d’œuvre de la peinture occidentale, comme ceux de Georges de La Tour, Vermeer et Rembrandt. À travers sa narration labyrinthique, La Flamme verte tisse une atmosphère onirique où le temps cesse d’être linéaire et où les personnages voyagent à travers les différentes époques de l’histoire de l’Iran. Inédit en France, La Flamme verte est une splendide méditation sur la quête de l’Absolu.
LA FLAMME VERTE
Atash-e sabz
2008 | Iran | 110 mn | Couleurs | 1.85:1 | VOSTF
LA VÉRITÉ DÉVOILÉE PAR LE MIROIR MAGIQUE
« La fable Sangu-e Sabour (“La Pierre de patience”), équivalent indo-iranien de La Belle et la Bête, constitue la trame centrale du récit de La Flamme verte. Au cours du septième récit du film, Nardaneh aspire à obtenir une pierre de patience pour y déverser ses tourments et ses mélancolies, ainsi qu’un miroir magique afin d’exposer la vérité face aux perfidies et à la traîtrise de sa servante. [...]
À travers ces jeux de miroir, le cinéaste reprend les paroles du poète Dehlavi concernant la nature illusoire du reflet. Aslani met l’accent sur la vision déformée de l’être humain à l’égard de la réalité, de sa propre personne, d’autrui, du temps et de l’espace. En plaçant un miroir magique (déformant) devant la caméra, il convie le spectateur à observer à son tour les personnages et éventuellement le monde à travers ces miroirs, en vue de se rapprocher d’une vérité enfouie.
Selon le cinéaste, “l’histoire de l’Iran est jalonnée de trahisons ayant entraîné la chute de chaque empire, de chaque dynastie, parce que les souverains se sont contentés de contempler la réalité à travers un miroir qui leur en offrait une vision altérée, plutôt que de chercher à discerner la vérité”. En reconstruisant des épisodes de l’histoire de l’Iran et des fragments du récit mythologique de Ferdowsi sur le roi Haftvad au sein de la fable persane Sangu-e sabour, Aslani évoque d’une manière symbolique l’état actuel de la société iranienne. Le cinéaste illustre par son film l’idée qu’une issue possible pour échapper à l’impasse sociopolitique réside dans le courage de se scruter à travers un miroir magique et d’accueillir la vérité.
Dans L’Échiquier du vent (1976), Aslani avait anticipé comment les religieux pourraient accéder au pouvoir en trompant les opprimés du pays. En 2007, dans La Flamme verte, Aslani prophétise l’importance du rôle des femmes pour échapper à la répression qui sévit en Iran. “Nardaneh représente un exemple de ces femmes iraniennes, capables d’offrir une renaissance à leur patrie inerte, ayant courageusement affronté leur propre reflet dans le miroir magique, en vue de mieux se connaître, de mieux appréhender le monde et de saisir le véritable sens de la liberté”. »
Par Gita Aslani Shahrestani
Les propos de Mohammad Reza Aslani sont extraits d’entretiens respectivement menés en janvier 2016 et juillet 2023 par Gita Aslani Shahrestani
un film de Mohammad Reza ASLANI
avec Mahtab KERAMATI, Pegah AHANGARANI, Mehdi AHMADI, Ezzatollah ENTEZAMI, Ahou KHERADMAND, Farrokh NEMATI
montage Amin ASLANI
directeur de la photographie Morteza POURSAMADI
musique Mohammad Reza DARVISHI
costumes Jila MEHRJUI et Sholeh NAVABTEHRANI
produit par Ghasem GHOLIPOUR
un film écrit et réalisé par Mohammad Reza ASLANI
MOHAMMAD REZA ASLANI
Né en 1943, Mohammad Reza Aslani est un poète, graphiste, scénariste, théoricien et réalisateur iranien.
Diplômé de l’université des beauxarts et de l’école de cinéma de Téhéran, Aslani commence à travailler d’abord en tant que chef décorateur à la télévision iranienne où il rencontre Fereydoun Rahnema, poète et cinéaste, grâce à qui le jeune Aslani fait son premier court-métrage documentaire/expérimental, La Coupe Hassanlou, en 1964.
Rahnema envoie le film à Henri Langlois qui réagit positivement et le projette à la Cinémathèque française, ce qui permet à Aslani d’avancer dans sa carrière de cinéaste.
Jusqu’en 1975, Mohammad Reza Aslani se fait remarquer en tant que scénariste de films d’auteur, notamment pour Les Mongols (1974) et Le Jardin des pierres (1977) de Parviz Kimiavi, Le Matin du quatrième jour (1972) de Kamran Shirdel et L’Impasse (1974) d’Amir Naderi. En parallèle, Aslani continue à réaliser d’autres courts-métrages documentaires et de fiction, notamment La Caille : le garçon qui demandait (1970) avec un style proche de l’esthétique des films de Bresson. Cela lui vaut la réputation de cinéaste ‘‘trop intellectuel’’ et son cinéma est critiqué comme ‘‘impopulaire’’ à cause de sa distance avec l’esthétique du cinéma iranien dominant : une étiquette qui allait miner la suite de sa carrière.
Grâce à la redécouverte de son œuvre, initiée avec L’Échiquier du vent, Aslani est aujourd’hui considéré comme l’une des plus importantes figures du cinéma d’auteur iranien.
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